L’avenir d’EDF. Propositions pour une sortie de crise
ILLUSTRATION : Crédit CFE Énergie
LE POINT DE VUE DE PNC : Une analyse juridique qui pourrait motiver des recours de la part des parties prenantes.
TEXTE (origine Lettre Géopolitique de l’Électricité)
L’avenir d’EDF : deux propositions de sortie de crise
A. La concurrence en électricité : un choix politique de l’UE.
Les États membres de l’Union européenne ont admis facilement le principe de la concurrence entre des fournisseurs d’électricité. On laissera aux chercheurs le soin de distinguer si ce principe découlait directement du Traité Européen ou s’il a été établi par la législation adoptée par les États membres et le Parlement.
L’économie de marché et la concurrence sont des notions qui ont été introduites par Adam Smith (1723-1790). Mais, le père du libéralisme historique avait introduit l’idée de « biens publics » hors concurrence. Ils correspondaient à des biens essentiels à la communauté et relevant d’investissements à trop long terme pour attirer les investisseurs privés. On reconnaît là l’ancêtre de la notion de service public français ou de service d’intérêt économique général européen. Les progrès techniques ont élargi ces services publics à des domaines nouveaux, comme l’électricité, les transports (chemin de fer), les communications (poste, téléphone…).
Des économistes comme Friedrich Hayek (1899-1992), effrayés par les dérives autoritaires de certains États (URSS, Allemagne nazie), ont préconisé une réduction drastique de ces services publics. Ronald Reagan aux Etats-Unis, Margaret Thatcher au Royaume-Uni ont popularisé ces idées et les ont mises en œuvre. Elles ont séduit la gauche sociale-démocrate et la droite libérale. De nombreux domaines ont alors été libéralisés tels les télécommunications et l’électricité. La première mise en concurrence des compagnies d’électricité est due à un gouvernement travailliste en Nouvelle Zélande en 1987.
B. Les États-Unis et la concurrence en électricité.
La concurrence entre fournisseurs d’électricité y a été introduite, mais de manière fort inégale, malgré les idées de Ronald Reagan. Limitée dans certains États aux gros clients, elle peut être totalement absente, comme à Seattle, où la compagnie municipale a le monopole de la fourniture. Seattle est la ville principale de l’État de Washington, où se trouve Boeing. Voici ce qu’écrit la Commission des Services Publics et des Transports de cet État : « Concernant les fournisseurs d’électricité, la régulation [c’est-à-dire le contrôle par l’administration… se substitue à la concurrence », exactement l’organisation française du siècle dernier, où une entreprise publique, fournisseur pratiquement unique, EDF, était sous la tutelle de l’État pour la fixation des tarifs.
Cela n’empêche pas l’électricité de l’État de Washington d’être l’une des moins chères des États-Unis. Le ménage moyen payait son kWh TTC 7,5 centimes d’euros contre 19 centimes en France (2019). Ces bas prix sont dus à des barrages hydro-électriques financièrement amortis … dont Boeing bénéficie.
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Lire l’article en intégralité d’Emma Legrand publié par la « Lettre géopolitique de l’électricité »
Directeur de la Publication : Lionel Taccoen.