Hommage
Jacques Masurel, vice-président de PNC-France nous a quittés
Sans lui, PNC-France n’aurait pas existé. Son engagement pour le climat le mobilisait depuis de nombreuses années et c’est ce qui l’a conduit avec d’autres à imaginer notre association. La profondeur de sa culture générale et philosophique allait de pair avec son ouverture d’esprit. Son imagination créative, son enthousiasme « juvénile » et sa volonté tenace de comprendre et de servir les causes qu’il jugeait pertinentes, nous ont été précieuses et nous manqueront terriblement. Face au mal implacable qui a fini par le terrasser, il a montré un courage impressionnant, une lucidité et une sérénité exemplaires, jusqu’à la fin. A sa famille, à Véronique sa compagne, nous adressons nos condoléances attristées, avec nos encouragements et nos chaleureuses pensées.
L’Edito du Président Bernard Accoyer
Procrastiner n’est plus une option !
Le contexte politique très agité que nous connaissons rend problématique l’adoption de textes législatifs par l’Assemblée nationale. Les gouvernements se succèdent et les décisions tardent à se concrétiser, notamment en ce qui concerne la filière nucléaire.
Pour les Énergies Renouvelables Intermittentes (EnRi), au contraire, tout va bien ! Les nouvelles versions de la Programmation Pluriannuelle de l’Electricité (PPE3) et de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC3), soumises à consultation du 1er novembre au 16 décembre 2024, font la part belle aux EnRi dont les capacités installées d’ici 15 ans seront multipliées par 4. Certes, la PPE3 acte la non-fermeture de 14 réacteurs d’ici 2035 (on n’ose imaginer ce qui se serait passé si cette folie, inaugurée avec l’arrêt définitif des 2 réacteurs de Fessenheim, s’était poursuivie !) telle qu’elle était prévue dans la précédente PPE, mais le développement massif des EnRi, sans débat parlementaire, aura pour conséquences de déstabiliser les réseaux électriques et de faire exploser les prix de l’électricité alors que 12,4 GWe pilotables ont été arrêtés depuis 2012. Or, l’électrification des usages, condition sine qua non pour décarboner le pays, ne se fera pas avec une électricité de plus en plus chère. Il est donc incohérent d’opter, sans aucune analyse d’impact, pour des technologies onéreuses, creusant encore notre déficit commercial, sans espoir de favoriser la réindustrialisation du pays. De fait, la consommation d’électricité n’augmente plus depuis 6 ans. Il est donc urgent de prendre son temps avant de jeter des centaines de milliards d’euros dans les réseaux et les interconnexions, avec les conséquences délétères que l’on sait.
L’exécutif, les administrations et autres agences, ainsi que les députés ne sont pas tous sensibilisés à l’importance des choix énergétiques pour le climat et notre économie, comme les 2 commissions d’enquêtes parlementaires, en 2023 à l’Assemblée nationale, en 2024 au Sénat, l’ont clairement démontré. PNC-France peut et doit agir pour pallier cette faiblesse.
PNC-France demande avec insistance dans ses contacts avec l’administration que des études d’impacts économique et technique soient conduites sans délai afin que l’adoption de la PPE3 et de la SNBC3 repose sur des bases rationnelles et non idéologiques. L’OPECST pourrait être un acteur majeur de cette étude, avec l’appui des Académies des sciences et des technologies.